Lumières Communes Ep2

Ceci est la seconde d’une série de vidéos proposées par G. Gastaud. Elles visent à introduire de manière synthétique et accessible aux chapitres successifs du livre LUMIERES COMMUNES (Delga, seconde édition 2020), qui constitue un traité, ou un Cours de philosophie générale. Son propos engagé étant de défendre, d’illustrer et de “mettre en commun” de manière contemporaine les Lumières. Celles-ci sont gravement menacées par la contre-révolution européenne et mondiale qui, sur le plan philosophique, s’en est pris de manière stratégique à ce fondement des lumières modernes qu’est le matérialisme dialectique. 

Désireuse dès ses origines grecques de rendre compte rationnellement du monde (Thalès) et du monde humain (Socrate), la philosophie ne serait qu’une croyance parmi d’autres si elle ne commençait pas par rendre compte d’elle-même, autrement dit, par montrer sa nécessité.

Poser la philosophie comme nécessaire, c’est poser que la réalité est rationnelle et que la raison elle-même est naturelle, réelle. Et telle est la tâche séculaire des sciences qui explorent, chacune en son domaine, l’intelligibilité du réel.

“s’il faut philosopher, alors il faut philosopher; mais s’il ne faut pas philosopher, il faut encore philosopher pour justifier ce refus de philosopher”

Aristote

Mais plus directement, la philosophie est nécessaire parce que refuser de philosophie est contradictoire et illogique: “s’il faut philosopher, explique Aristote, alors il faut philosopher; mais s’il ne faut pas philosopher, il faut encore philosopher pour justifier ce refus de philosopher”. En réalité, comme disait Gramsci, “tous les hommes sont philosophes”, comme tous les hommes sont “politiques”, qu’ils le sachent ou qu’ils l’ignorent. La seule question est de savoir s’ils produisent leur philosophie de manière libre, autonome, en confrontant les pensées et en les critiquant, ou s’ils sont le jouet des idéologies dominantes. 

Philosopher est donc à la fois une nécessité et la plus haute expression de la liberté, celle de penser qui conditionne celle de l’action.