Depuis Schopenhauer, Nietzsche, Heidegger et quelques autres penseurs de moindre envergure sinon plus progressistes, il est entendu que la philosophie doit renoncer à la forme systématique qui caractérisait les grandes métaphysiques du XVIIème siècle et qui a perduré jusqu’au XIXème siècle avec Hegel, voire avec Comte. La philo “moderne”, et plus encore, “postmoderne”, est donc sommée de se rabattre sur les formes nettement moins exigeantes, conceptuellement et logiquement, de l’essai, de l’aphorisme et de ce que Kierkegaard appelait crûment les “miettes philosophiques”. Ainsi, la philosophie – et à sa suite le marxisme occidental éclaté en “mille et un marxismes” se disputant la palme du révisionnisme, se réduira-t-elle à n’être guère plus qu’une forme “noble”, idéologiquement neutralisée et intellectuellement peu… “migrainogène” de la conversation mondaire et abandonnera-t-elle subrepticement aux religions la réflexion globale sur le sens de notre époque. Contrepartie commerciale non négligeable de cet abandon… systématique, ceux qui auront appliqué cette règle d’or passeront dans les émissions “philo” de Mme Adèle Van Reeth et, si en plus, ils sont antimarxistes et anticommunistes, ils seront même chroniqués dans “Philosophie magazine”…L’article qui suit montre qu’il y a système et système. Certes, une philosophie authentiquement dia-matérialiste ne peut plus demander à la forme système de dissimuler les lacunes du savoir existant sous des Himalayas de constructions spéculatives. Mais une autre systémicité en prise avec le développement des sciences et avec la classification des sciences en constante reconstruction peut et doit rendre compte de la cohérence dia-matérialiste existante des savoirs scientifiques existants et de la mouvante systémicité de la nature et du “phénomène humain” qu’ils redessinent patiemment et à bas bruit.
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