Réflexions à propos de comètes et d’astéroïdes…
Certains lecteurs de Marx qui confinent la dialectique dans le champ de la “praxis” historique, croient en avoir fini avec la dialectique de la nature, le grand chantier d’ontologie dia-matérialiste ouvert par Engels, en la qualifiant dédaigneusement de “dialectique des cailloux”. Ils ne croient pas si bien dire. L’article de G. Gastaud présenté ci-dessous montre en effet que la recherche contemporaine est en train de révéler, à propos des “petits corps” du Système solaire, astéroïdes et autres comètes (dossier de Ciel et espace, article de J. Crovisier paru dans L’Astronomie…), combien Engels avait raison d’affirmer que “la nature est le banc d’essai de la dialectique (…); dans la nature les choses se passent en dernière analyse, dialectiquement et non métaphysiquement”. Car dans des conditions matérielles données, les secs astéroïdes se muent en fraiches comètes et vice- versa: “le sec devient humide, l’humide devient sec“, disait déjà Héraclite d’Ephèse, le premier dialecticien matérialiste grec qui eût pointé, dans la nature même (et pas seulement dans la connaissance et dans l’ “esprit” du penseur), l’existence objective de polarités, de contradictions motrices et d’un devenir perpétuel rationnellement réglé. Bref, il existe une “dialectique des cailloux” et elle n’est pas sans relancer, entre mille autres faits accumulés chaque jour dans d’autres secteurs de la recherche, le débat sur la dimension ontologique – et pas seulement “gnoséologique”, “historique” ou politique – de la philosophie matérialiste. Un débat que mettent notamment en évidence le T. I de Lumières communes, le traité de philosophie générale de G. Gastaud qu’a réédité Delga en 2020 (Philosophie et matérialisme dialectique), le T. II de ce même livre (Pour la théorie dia-matérialiste de la connaissance) et le T. III du même ouvrage intitulé Sciences et dialectiques de la nature.
Dialectique des cailloux - Sept. 2020